Sarah Demers est une étudiante de troisième année en Arts visuels à l'Université Concordia. Sa pratique est multidisciplinaire et inclut les médiums mixtes, la sculpture, et l'art textile. Elle s'intéresse au rôle que joue le récit dans la création d'une réalité propre à chacun ainsi que la création artistique comme site de connaissance de soi et de transformation. Suite à l'obtention de son baccalauréat, elle prévoit explorer davantage l'aspect transformateur de sa démarche en complétant une maîtrise en Art-thérapie, combinant ainsi son amour pour les arts et son désir d'accompagner les gens dans un monde en profonde remise en question. Ses oeuvres et essais apparaissent dans plusieurs publications, notamment le Concordia Undergraduate Journal of Art History (CUJAH), le journal des étudiants de premier cycle en histoire de l'art de l'Université Concordia, et Pica Magazine. 

Sarah Demers is a third year Studio Art student at Concordia University. Her work is multidisciplinary and includes mixed media, sculpture, and textile art. She is interested in the role personal and collective narratives have in shaping one’s reality and the act of making as a site of self-understanding and transformation. After her undergraduate studies, she plans to delve further into this work by getting her master’s degree in Art Therapy, thus combining her love of art-making and psychology, and give people practical tools to face a deeply shifting world. Her work and writing has been published in Volume XVI of the Concordia Undergraduate Journal of Art History (CUJAH) as well as Pica Magazine. 

J’envisage la création artistique comme une forme de méditation active, un outil de compréhension de soi et, ultimement, de transformation. En matérialisant mes pensées inconscientes sous la forme d’oeuvres d’art, j’arrive à dialoguer avec elles, révélant les émotions sous-jacentes qui motivent mes croyances et réactions. Les oeuvres qui résultent de cet échange entre le conscient et l’inconscient sont un pont entre mes mondes intérieurs et extérieurs; ce faisant, j’invite le spectateur à entreprendre lui aussi une démarche introspective et transformatrice. Suivant ces principes, l’oeuvre se veut une proposition, une piste de réflexion afin d’appréhender le monde de façon différente. Pour ce faire, j’utilise les stratégies du collage, de l’abstraction et de la juxtaposition d’objets et de techniques disparates afin d’interrompre la pensée habituelle et créer des espaces psychologiques où le savoir intuitif et sensoriel, plutôt que la logique, est privilégié. En effet, je crois que c’est dans les moments de rêverie et d’incertitude que de nouvelles possibilités d’existence peuvent être envisagées. Je privilégie les matériaux récupérés ou de seconde main, autant pour leurs imperfections que par souci de désinvestissement d’un système qui n’a pas à coeur le bien-être naturel et humain. 

I view art-making as a form of active meditation, a tool for self-knowledge and, ultimately, of self-transformation. By materializing unconscious thought processes in the form of artwork, I’m able to dialogue with hidden parts of myself, revealing what’s underneath my reactions and beliefs. However, while my creative process is deeply personal, the resulting work is also meant as a catalyst to engage the viewer in a self-reflexive, transformative process. As such, I use the strategies of abstraction, juxtaposition, and metaphor to disrupt usual thought patterns, creating spaces and narratives where intuitive and sensory knowledge, as opposed to rationality and logic, are encouraged. These challenges a cultural environment that prioritizes efficiency and linear, empirical thinking, as I believe it is it is in the dream, the liminal and the uncertainty that other possibilities of living can be considered. I prefer using secondhand or found materials whenever possible: first as an ethical concern, as I believe artists have to be mindful of the environmental impact their work has on the world, and because their ‘lived-in’ quality deepens my conceptual approach.